Hotel de police municipal à Villefranche-sur-Saône( 69)



Les choix de façades et de volume que nous avons effectués ont été guidés autant par le rapport du bâtiment avec le site que par le rapport de la police municipale avec la cité.

Nous avons donc cherché à concevoir un bâtiment porteur à la fois d’une image « domestique », quotidienne, et institutionnelle c’est à dire ayant une place particulière le démarquant sans ostentation L’association de ces deux références apparemment contradictoires, est très importante pour nous, car elle permet d’exprimer au mieux le rôle et la mission de la police municipale. En effet, il nous semble important de signifier sa qualité de police de proximité, proche des demandes des administrés ainsi que son statut d’institution en tant que composante des forces de l’ordre françaises placée sous l’autorité du maire.

Notre bâtiment reprend donc les attributs des constructions traditionnelles environnantes, en les associant aux codes des édifices publics, notamment en façade sur rue. L’aspect général est donc celui d’un immeuble avec une toiture en pente de 28%, une façade percée de fenêtres plus hautes que larges et un sous-bassement marqué. Cette constitution « traditionnelle » vise à renforcer l’aspect domestique de l’édifice, son inscription dans le site. La distinction du bâtiment en tant « qu’institution » n’est donc pas liée à sa forme urbaine ou à son gabarit, mais au choix des matériaux et à la composition de la façade. Nous avons donc composé une façade ou la géométrie prend le dessus (en apparence !) sur la fonction. Ainsi la façade de représentation (la façade sud) est constituée d’une succession de vides et de pleins dont l’abstraction géométrique ne semble dépendre que de critères esthétiques. Cette réponse « graphique » à des enjeux fonctionnels (éclairer des bureaux) est l’apanage des édifices institutionnels.

Ce travail « classique » de dessin et de calepinage, s’accompagne de l’utilisation répétée d’un élément sculptural faisant directement référence à la pierre dorée. Nous proposons un élément préfabriqué en béton poli, teinté dans la masse, qui par sa taille (une hauteur d’étage) et son aspect ( la teinte et celle de la pierre dorée du beaujolais) évoque des constructions architectoniques exceptionnelles. Le dessin précis de cet élément de parement nous permet également d’intégrer les fixations des gardes corps en verre, les rails et le coffrets des BSO, afin d’atteindre un façade épurée, mélange de classicisme et de contemporanéité. Enfin, une grande maîtrise des méthodes de construction, et la rigueur de l’éxécution permet de traduire dans la réalisation ces intentions. Nous voulons donner à la cour l’ancrage historique des villes et villages de la région, où derrière la façade officielle de la rue venaient s’adosser les granges et abris revêtus de planches mélèze bruts. Ainsi les façades sur cour renvoient à une image plus « naturelle » en proposant des variations de calepinage en bois allant du plus « grossier brut de sciage» au plus raffiné raboté en tasseaux plus fins de mélèze au fur et à mesure que le bâtiment s’élève et rejoint la façade institutionnelle. Ce traitement est en accord avec l’atmosphère presque champêtre que nous souhaitons donner à la cour venant s’intégrer de manière « bucolique » dans la parcelle.

Une bande technique permet d’utiliser des planchers mixtes et de dégager les façades.

facade bois

Facade rue en béton blanc préfa.