Médiathèque de St Genis Laval ( 69) – patrimoine en architecture vs sédimentation

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Le projet pour la restructuration lourde de la médiathèque de Saint-Genis Laval dont l’agence fut lauréate a fait l’objet de vastes débats, non pas sur le bien fondé de sa nécessité, mais sur le fait que le projet touche le travail initial d’un confrère .. Les débats ont impliqué la collectivité locale désirant faire évoluer son bâtiment, la Drac ( architecte conseil de l’état, architecte de la Drac Rhone-alpes), l’architecte des bâtiments de France et l’architecte auteur du projet initial datant de 1990.

Nous ne ferons pas ici de commentaires particuliers mais simplement exposer quelques faits. Nous traiterons peut être dans un autre billet la question plus générale de la propriété artistique sur les projets, en particulier publics, et leurs évolutions dans le temps…lire à ce sujet l’excellent opuscule de N.Heinich et R.Shapiro: de l’artification..Pour faire court, nous pensons que ce n’est pas l’auteur qui décide si son oeuvre est patrimoine, mais c’est les autres…l’attention portée à ce travail, l’intéret qu’on lui porte et son inscription dans l’Histoire…L’oeuvre devient patrimoine quand elle dépasse le simple fait d’exister…

Quel projet doit faire l’objet d’une protection patrimoine ou pas? Tout oeuvre est elle patrimoine ou pas… Le sujet est d’actualité particulièrement et également sur d’autres projets parfois très récents( Ciriani vs Dpt Bouches du Rhône – Moati/Rivière vs Frank Gehry…, Tschumi, Chemetov, Odile Decq)…

De tout temps la ville a sédimenté couche par couche, altérant doucement ou brutalement et adaptant selon ses besoins l’urbanisme et les bâtiments, et paradoxalement c’est à l’heure de l’image, du temps instantané et des bâtiments devenus consommables ( durée de vie moyenne des équipements avant restructuration: 20 ans ?) que l’on se pose plus encore la question de figer les bâtiments en tant que patrimoine.

La médiathèque avant restructuration ( concours 1988 – livraison 1990 )
Quelques images:
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Déroulement du projet:

1. concours 2012 / jury / choix lauréat

2. Réunion présentation à la Drac ( dossier de subvention déposé à la Drac)

3. Refus de la Drac sur la nécessité d’obtention de l’autorisation de l’auteur du projet initial ( sans fondement juridique)
courrier DRAC 170912

4. Lettre de réponse de l’auteur du projet à la demande d’accord de principe de la collectivité: tout est dans « le pli Déleuzien » ( cf sa réponse au sujet du projet lauréat)..lettre CD590

5. Avis SDAP ( ABF sur le projet) ( pas de fondements juridiques sur bien des points)
avis ABF

6. Dépôt PC: notice architecturale et dépliage ( sur le projet lauréat)
Notice archi PAAv1
…a replacer dans le contexte de l’excellent film de Rohmer: « L’arbre, le maire et la médiathèque »…entre 83 et 88, les maires des villes de 20 à 100.000 habitant voulaient leur médiathèques….( la mode est aujourd’hui aux centres nautico-ludiques)..

7. Le projet est finalement modifié faute de subventions drac et adapté pour ne concerner qu’une intervention réduite sur les facades ( RDC rendu transparent, ouvertures modifiées sur les 2 autres faces du triangle) mais avec une profonde restructuration intérieure: La médiathèque B612, livrée en novembre 2015

Méditons pour finir la pensée marxiste: « Le caquetage est toujours en proportion inverse de la taille des oeufs pondus » Engels 1872